11. “La Géante / Die Riesin” - Angela Mathis

Angela Mathis

La Géante

Du temps que la Nature en sa verve puissante
Concevait chaque jour des enfants monstrueux,
J’eusse aimé vivre auprès d’une jeune géante,
Comme aux pieds d’une reine un chat voluptueux.

J’eusse aimé voir son corps fleurir avec son âme
Et grandir librement dans ses terribles jeux;
Deviner si son coeur couve une sombre flamme
Aux humides brouillards qui nagent dans ses yeux;

Parcourir à loisir ses magnifiques formes;
Ramper sur le versant de ses genoux énormes,
Et parfois en été, quand les soleils malsains,

Lasse, la font s’étendre à travers la campagne,
Dormir nonchalamment à l’ombre de ses seins,
Comme un hameau paisible au pied d’une montagne.

Die Riesin

Ich hätte damals als der kräftevollen
Natur noch kinder wurden wild und gross
Bei einer jungen riesin leben wollen
Wie eine katze auf der fürstin schooss ·

Und sehen wollen wie ihr körper blühte
Und wüchse · frei bei fürchterlichem spiel ·
Wie ihr im herzen dunkle flamme glühte
Am feuchten dunst der ihrem aug entfiel ·

Und über ihre prächtigen glieder eilen ·
Auf ihrer riesenkniee rücken weilen
Und manchmal wenn in giftigem sonnenschein

Sie müd sich niederlässt im weiten raume
Im schatten ihrer brust gebettet sein
So wie ein friedlich dorf am hügelsaume.

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